vendredi 31 juillet 2009

Merci

Je prend quelques minutes pour dire merci. Merci à tous ceux qui nous ont écrit des commentaires sur ce blog et à tous les proches qui nous ont témoigné des messages de support de vive voix ou par courriel. Je vais conserver tous les messages et les mettre dans la boite à souvenirs que l'on nous a remis à l'hôpital.

Demain sera une grande journée, probablement la dernière que nous pourrons consacrer à notre Émilianne. Nous rencontrerons le prêtre en avant-midi et ses cendres seront mises en terre au cimetière de Charny à 13h00. Elle sera auprès de son grand-père paternel.

Patric a composé une chanson pour elle, il la chantera demain lors de la petite cérémonie. Je vous laisse les paroles ainsi que le petit texte de remerciement:

Chers parents et amis sensibles à notre peine, nous tenons à vous dire merci.
Par vos attentions, vos bons mots et votre présence, vous nous avez accompagnés dans cette grande aventure.
Nous avons senti votre espoir quand la nôtre vibrait encore, nous avons senti votre compassion lorsque la tristesse nous a envahi.
Émilianne ne grandira jamais auprès de nous.
Dans nos cœurs, elle sera présente à jamais.
Nous l’avons désirée et aimée.



Émilianne Dugas
Décédée à la naissance, le 22 juillet 2009.

Ses parents,
Geneviève Bourget et Patric Dugas



De toute manière

Bientôt, je sais, je ne serai plus qu’une autre marche
Sur laquelle vous y mettrez pied que pour user vos larmes
Sur laquelle vous aviez mis vos cœurs,
sans qu’aucun de vous ne sache
Que le mien jamais ne pourra battre

Papa, sois certain que je serai toujours auprès de toi
Car j’ai trop longtemps rêvé d’être blottie dans tes bras
Bien que mon cœur ne battait déjà plus,
j’ai bien cru entendre ta voix
Et voir tes yeux qui me couvaient déjà


Ta petite fille n’aura les yeux ouverts que dans tes rêves papa
Et par tes yeux, je ne verrai le ciel que de couleur bleu
Car je te dirai papa que le drame souvent
C’est qu’on ne doit pas vivre, de toute manière


Vous avez eu besoin de moi, besoin d’un petit roi
Vous avez mis sur ma candeur, tout espoir, toute foi
Jamais vous ne serez amis, jamais tous deux de moi serez fiers
Mais vous m’aurez aimé, de toute manière

Maman, tu sais, j’ai tellement eu besoin de toi
Que de devoir partir et de te laisser derrière moi
C’est tout comme quitter un rêve, comme tomber dans la nuit
Mais ne jamais tomber dans l’oubli


Ta petite fille n’aura les yeux ouverts que dans tes rêves maman
Et par tes yeux, je ne verrai le ciel que de couleur bleu
Car je te dirai maman que le drame souvent
C’est qu’on ne doit pas vivre, de toute manière

jeudi 23 juillet 2009

Du rêve au cauchemar

Depuis un certain temps, je ne parle pas beaucoup de nous sur ce blogue. Pourtant, nous avions entrepris une grande démarche qui nous a fait vivre une gamme inattendue d'émotions. Si ce texte est publié, c'est que cette grande aventure a pris fin.

Je dois d'abord vous mettre en contexte. Chaque couple qui fait le choix de l'adoption internationale le fait pour des raisons différentes et personnelles. Pour notre part, nous avions fait ce choix suite à des résultats de tests de fertilité peu réjouissants. Il y a maintenant environ 4 ans, la clinique de fertilité nous avait proposé la fécondation in vitro (FIV). Nous avions les petits coeurs complètement à l'envers et nous ne voyons pas comment nous aurions l'énergie de vivre cette expérience. En plus, les chances de succès étaient d'environ 40%. Rapidement, nous nous sommes retournés vers l'adoption internationale et jamais depuis nous n'avons remis en doute notre volonté d'accueillir Anais dans notre foyer. Nous avons entendu plus d'un an juste pour déposer notre dossier en Chine parce que je n'avais pas encore 30 ans (critère d'adoption en Chine).

Mais voilà, les délais en Chine sont devenus tellement longs qu'au lieu d'avoir le sentiment de s'approcher de notre rêve d'être parents, nous avions le sentiment de nous en éloigner. Comme nous voulions au départ avoir au moins 2 enfants, nous avons repensé à tout celà. L'été dernier on s'est dit qu'on avait plus rien à perdre et que ça valait peut-être le coup de tenter la FIV.

Nous avons pris notre temps, nous avons agit sereinement. J'ai pris plein de médicaments apparemment non-dangeureux même si les étiquettes font parfois peur (ex.: hormone pour traiter le cancer de la prostate en phase terminale). Je me suis piquée pour devenir une grande productrice d'ovules. J'en ai produit 22. Je me suis tordue de douleur quand ils les ont prélevé. Tout ça a produit 3 embryons. Je suis devenue enceinte d'un foetus à la première tentative FIV.

Nous étions fous de joie. Nous allions avoir enfin une famille.
Bref, le bonheur fut total pour quelques semaines. À 8 semaines de grossesse, j'ai commencé à perdre du sang. Les visites à l'urgence se sont multipliées. Je faisais des hémorragies en plus de continuer à perdre constamment une certaine quantité de sang. Ce qui a commencé par un minime décollement est devenu un immense décollement des membranes. Je ne sais plus combien d'échos j'ai passé, mais à chaque fois, on voyait des techniciens qui se demandaient pourquoi le bébé vivait toujours. Les médecins, eux, nous disaient qu'il y avait toujours de l'espoir.

J'ai passé plus de deux mois à presque pas bouger. Mon conjoint et mon amie m'avaient installé un lit dans le salon pour ne plus que j'aie à me déplacer dans les escaliers. Ma mère, ma belle-mère, mon amie, ma marraine et ma soeur venaient à tour de rôle me garder pour ne pas que je sois seule toute la journée et que je puisse manger. Mon amour est devenu un boule de stress qui me téléphonait 4 fois par jour du travail et planifiait avec stratégie mes moindres déplacements. Ce qui devait être un rêve est devenu un cauchemar. J'ai vu mon corps se modifier. Pas de gros ventre, mais plus un muscle sur le corps.

On a gardé espoir longtemps, mais un jour tout a basculé. Le développement du bébé était compromis. Il a été bien clair avec la gynécologue que nous ne voulions pas mettre au monde en enfant handicapé. C'est une question de valeur personnelle, mais pour nous il n'y avait aucun doute.

Finalement, le 22 juillet fut le dernier jour. Nous nous sommes rendus à nouveau à l'hôpital pour une echo et un rendez-vous avec la gynécologue. Les réponses ont été claires, bien qu'il était encore vivant, le bébé ne se développait plus, il n'y avait plus de liquide amniotique et le décollement ne s'était pas réduit. La décision s'est imposée d'elle-même, la grossesse ne pouvait plus continuer.

Nous avons demander que l'interruption se fasse le jour même. À ce stade, il ne pouvait plus y avoir de simple curetage. L'équipe médicale a déclenché le travail pour l'accouchement. Le tout s'est passé plus vite qu'ils ne le pensaient et il était trop tard pour la péridurale. Je me suis donc à nouveau tordue de douleur, mais sans espoir cette fois-ci. À 19h00, j'ai accouché d'une petite fille morte née, elle pesait 100 grammes (soit environ 4 onces). Nous l'avons prénommée Emilianne. Patric l'a bercée au creux de sa main. Mes parents, ma soeur, ma meilleure amie et son mari sont venus lui rendre visite.

Nous sommes maintenant de retour à la maison. Nous allons nous employer à panser nos blessures et nous remettre de ces émotions. Avec le temps, nous trouverons possiblement un sens à tout cela, bien que pour le moment je ne le connaisse pas. Moi, je demeure en congé de maladie pour encore au moins 2 semaines, plus si j'en ressent le besoin. Patric débutait ses vacances estivales cette semaine. Nous aurons donc plus de 2 semaines ensemble pour se retrouver. Ça peut parraître bizarre, mais nous allons probablement partir en camping. En espérant que cela nous permettra de se retrouver et de se ressourcer.

Maintenant, je tiens à remercier tous ceux qui ont été présents pour nous. Plusieurs personnes de notre entourrage se montraient solidaires à notre cause. Des remerciements spéciaux pour mes parents, ma belle-mère, Annie et Patrick, ma soeur, ma tante Lorraine qui m'ont prodigué des soins.

Geneviève

mardi 21 juillet 2009

Ça ben l'air que c'est ça

Je ne voulais pas trop y croire, mais ça ben l'air que c'est ça. Je dois me faire à l'idée, la nouvelle date de coupure serait le 22 mars 2006, soit 2 jours de traité pour juillet. Je voulais que les attributions se rendent au moins jusqu'au 23 mars parce que plusieurs futurs parents dont je suis l'histoire sur leur blogue ont cette date de coupure. J'ai même osé espéré croire que le CCAA se rendrait jusqu'au 26 mars 2006. J'étais vraiment loin du compte!

Pour voir cette annonce d'un oeil plus positif, il semblerait que c'était 2 jours avec énormément de dossiers d'enregistrés. J'ai lu sur un blogue que le CCAA aurait fait au moins une centaine de jumelages. Je me répète que mars 2006 est le plus gros mois, avril assez important mais un peu moins. Après, ça devrait aller un peu plus vite. Surtout,si il y autant d'attributions à tous les mois. Enfin, l'espoir fait vivre et personne ne connaît l'avenir.

Geneviève

dimanche 19 juillet 2009

De la belle visite.

Ils viennent tout juste de partir. Depuis hier midi, notre maison était bien garnie de petites vies. C'est que l'ami d'enfance de mon amoureux, Jean-François ainsi que sa conjointe Isabelle sont venus nous voir. Mais ce qu'il y avait de plus important avec leur visite, c'est leurs deux magnifiques filles.

Patric a l'honneur d'être le parrain de Béatrice, 6 ans. Il prend ce rôle très au sérieux en la gâtant autant qu'il le peut. Comme Béatrice est une lève-tôt, ils ont eu un bon deux heures en tête-à-tête. Faut vraiment qu'il l'adore sa Béatrice pour se lever à 6h00 un dimanche matin et jouer au "pet shop" deux heures.

Mais le clou de la visite, c'est la présence de Catherine. Elle est née le 24 mai et j'ai le grand privilège d'être sa marraine. Comme ils demeurent loin de chez nous (St-Jérôme), que sa maman a été très malade après l'accouchement et que j'ai été malade à mon tour, je n'avais pas encore eu le chance de la rencontrer. J'avais terriblement hâte de la prendre dans mes bras. En toute objectivité, je vous confirme que c'est un bébé magnifique. Elle sera assurément aussi jolie que sa grande soeur Béatrice à qui elle ressemble comme deux gouttes d'eau! Je vous présente une photo de Catherine juste pour le plaisir de vous la présenter.




Nous avons aussi été honorés par la présence de Jonathan et Florence pendant la soirée d'hier. Florence est la cousine de Béatrice et de Catherine. Les deux grandes s'amusent tellement bien ensemble, c'est agréable à voir.

Béatrice a recemment demandé à sa mère pourquoi Anais ne s'en vient pas vivre avec ses parents. Elle commence à la trouver "lambineuse" depuis le temps qu'elle en entend parler. Juste pour te rassurer Béatrice, tu peux être certaine que nous iront la chercher dès que nous pourrons être enfin réunis. T'inquiète pas, tu vas finir par la rencontrer. Qui sait, elle sera peut-être une grande complice de Catherine.

Geneviève

mercredi 8 juillet 2009

Perles d'enfants

Juste pour vous mettre l'eau à la bouche. Voici quelques perles d'enfants de notre entourage. Rien de plus beau que cette belle naîveté en attente de nos petites perles de Chine.

-Un dénommé Maxime, qui avait alors trois ans, aidait mon beau-père à descendre un petit meuble au sous-sol. Il avait quelques difficultés avec son équilibre lorsqu'il a ajouté: "Coudonc moé pas bu pourtant."

-Marilou, 3 ans et demi, la filleule a Geneviève qui est parti à la mer au Mexique aujourd'hui même, a répondu ainsi à sa marraine qui lui demandé de lui rapporter des coquillages: "Je ne sais pas Viève si va y avoir des coquillages. C'est pas sûr".

-Encore Marilou qui, voulant fermer les rideaux, nous a demandé si elle pouvait fermer le soleil.

-Béatrice, cinq ans, ma filleule, m'a expliqué que le Père-Noêl portait un habit rouge parce que, évidemment, le tissu vert servait à faire des sapins de Noêl.

-Mathilde, deux ans, m'appelle le "gros Patric". bien que je sois plutôt grand.

À vous de me présenter vos petites perles d'enfants.

Patric