mardi 25 août 2009

Va Rafaele

Le 24 aout 2009
Je ne pense pas être capable de dormir ce soir, alors j'écris. C'est que je ne comprend pas pourquoi des petits êtres tout pur et tout naif, des sources de vie et d'espoir ne peuvent pas vivre.

Il y a un peu plus d'un mois, mourrait à la naissance notre petite Emilianne.

Maintenant, pendant que j'écris ces lignes, la belle et battante petite Rafaele qui n'a même pas encore un mois de vie passe ses derniers moments. Après un dur combat contre un virus qui a durement attaqué ses poumons, mais surtout son coeur, l'heure est maintenant au constat. Ce combat se terminera dans les pleurs et la tristesse. Je pense très fort à ses parents, des personnes que j'affectionne particulièrement ainsi qu'à ses chers grands-parents qui connaissent la souffrance de la perte. Cette perte incompréhensible et injuste. Il n'y a rien de juste dans la mort d'un enfant et ce peu, importe le moment où elle survient.

Quand j'ai perdu Emilianne, on me parlait d'ange et ça ne me disait rien. Pour moi, c'était seulement mon bébé, mon amour qui était injustement mort sans que je ne réussise à l'en empêcher. J'ai voulu comprendre pourquoi la vie m'avait offert cette si grande joie pour me la reprendre. J'ai demandé pourquoi on ne l'avait pas laisser vivre juste un peu, pour que je la vois bébé, que je l'embrasse ailleurs que sur une urne et une pierre tombale. Après, je me suis culpabilisée. J'ai pensé que j'avais une responsabilité dans sa mort. J'ai cherché ce que j'aurai pu faire autrement pour l'éviter. J'ai pensé à tout le sang dans mon utérus et j'ai cru que c'était ma faute. C'est mon médecin de famille et ma gynécologue qui m'ont donner les explications rationnelles m'ayant permis de me sortir ces idées de ma tête.

La semaine dernière, quand j'ai appris à quel point la belle Rafaele était malade, j'ai été boulversée. Boulversée de penser qu'un autre bébé pouvait souffrir ainsi. Je pensais que la mort d'Emilianne devait suffir et que personne d'aussi proche de moi ne devait vivre de telles souffrances. J'ai espéré très fort. J'ai imaginé que Emilianne était une petite lanterne près de Rafaele et qu'elle l'accompagnait, lui donnerait un peu de force au combat. Parce que oui, Emilianne a été une grande battante. Elle a résisté autant qu'elle a pu et même lorsqu'il n'y avait plus aucun espoir médical qu'elle survive, elle vivait encore.

J'ai cherché comment je pouvais aider les parents de Rafaele, mais je n'ai rien trouvé. Je les savais auprès de leur fille. Je parlais à ma tante, sa grand-mère qui me racontait ce qui se déroulait. J'ai écris quelques courriels dans l'espoir qu'ils les lisent et qu'ils sentent mon appui. De toute manière, je sais bien que je ne peux rien faire de plus. De toute manière, je connais maintenant la souffrance et je sais l'impuissance qui l'accompagne.

Ce soir, je demande à ma fille, mon Emilianne de se tenir prête. Je veux qu'elle prenne la main de Rafaele au moment opportun et qu'elle l'accompagne. Qu'elle lui présente toutes les beautés qu'elle voit, qu'elle lui transmette sa paix, qu'elle l'aide à oublier ses souffrances physiques comme elle a oublié les siennes. Je lui propose de s'amuser avec sa petite cousine. Elles auront été dans le ventre de leur mère en même temps, elles n'auront jamais eu le temps de jouer sur terre. Ce soir, je les imagine rigoler ensemble en jouant comme n'importe quel enfant. Puisque ce doit être ainsi, qu'elles fassent des roullades entre deux nuages. Deux petits anges complices.


Maintenant, je crois aux anges.

Ce soir, je commence à comprendre pourquoi Emilianne n'a pas pu vivre. Je me réconcillie avec sa mort. Puisqu'il semble bien qu'il en sera ainsi, que ses parents finissent aussi par trouver un sens dans la mort de leur bébé Rafaele. Je vous embrasse.

Le 25 aout 2009

Nous venons de recevoir l'appel. Rafaele est décédée à 17h20. À cette heure, je lisais justement cette phrase:"L'amour ne se mesure pas à la longueur d'une vie."

Geneviève

lundi 24 août 2009

Mon appel à Formons une famille

Devant le résultat désolant des mes savants calculs, mon amoureux et moi avions convenu que je téléphone à l'agence pour avoir l'heure juste. Je n'avais pas contacté l'agence depuis près d'un an, car je considérais avoir toutes mes réponses sur internet.

Mais là, on s'est dit que peut-être que nous pourrions avoir des informations plus justes, loin des pièges à rumeurs et basées sur des données probantes.

J'ai donc demandé ce qu'ils savent sur les délais d'attente futurs. On m'a alors expliqué qu'ils reçoivent des informations du ccaa quand ils font des missions en Chine et que alors les réponses obtenues sont toujours publiées sur leur site internet. Donc, aucune information récente à leur disposition.

On m'a confirmé que les mois de février et mars 2006 sont des gros mois pour eux. Bien qu'ils ont moins de dossiers d'enregistrés pour les mois suivants, ils n'ont aucune information sur les autres pays et donc sur le nombres total de dossiers d'enregistrés au ccaa.

Pour leur part, environ 5% des couples abandonnent leur projet d'adoption pour diverses raisons personnelles. Par contre, ils n'ont aucune idée du pourcentage d'abandon dans les autres agences et les autres pays adoptants. Comme le Québec représente un petit pourcentage du nombre global d'adoptions faites en Chine, il est difficile de spéculer sur l'impact réel des abandons.

Pour ce qui est de l'option de changer de pays, notre agence ne pourrait pas nous aider. Les Philippines n'acceptent plus de nouveaux dossiers pour les enfants de 0 à 2 ans et la liste d'attente pour le Viet-Nam est pleine pour la prochaine année.

Pour ceux qui sont tentés de s'inscrire sur la liste d'attente pour les enfants à besoins spéciaux, les propositions sont fréquentes et régulières. Par contre, l'attente variera évidemment selon les particularités que nous sommes prêts à accepter. Ça irait plus vite pour un garçon, car la plupart des couples demandent des filles.

Pour terminer, je leur ai parlé de mes savants calculs. Je n'ai pas vraiment eu de réponse car ils ne savent rien de plus que nous, mais la dame m'a simplement répondu que non, ça de ne devrait pas être aussi long tout de même. Mon impression c'est que, comme nous, ils ne peuvent ou ne veulent pas y croire.

Geneviève

vendredi 21 août 2009

Calculons!

Bonjour à tous,
La nouvelle date de coupure pour août vient de sortir, il s'agit du 24 mars 2006. Une avancée de deux jours. Je suis bien contente pour tous ceux qui seront parents sous peu, comme Karine dont je suis le blogue depuis mes débuts de blogueuse. Mais 2 jours, c'est pas très encourageant.

Je commence à être tannée de dire que nous aurons Anais dans 2 ou 3 ans. Les gens ne comprènent pas, car je répète la même chose depuis plus de deux ans. C'est comme si le temps avance et qu'il n'avance pas en même temps.

Alors, aujourd'hui, j'ai pris papier, crayon et calculatrice. J'étais décidée à me faire ma propre opinion, ma propre projection réaliste sur le jour probable de notre attribution. Voici ma démarche scientifique:
  • Considérant que le 25 et le 26 mars 2006 sont des jours de fins de semaine, j'ai décidé de considérer qu'ils font partis des attributions de ce mois-ci. C'est peut-être un biais à ma démarche, mais bon, je voulais mettre plus de chances de mon côté.
  • J'ai fait une moyenne de jours traités pour les attributions. En 2008, il y a eu 71 jours de traiter et en 2009 (jusqu'à maintenant), il y a eu 29 jours de traiter. Calcul: 71+29=100 jours (wow!Un beau chiffre rond!) 100 jours divisés par 20 mois=5 jours. La moyenne de jours traités par le CCAA depuis le 1er janvier 2008 est donc de 5 jours par mois.
  • Avec une nouvelle date de coupure au 26 mars 2006, il reste donc 365 jours à traiter avant notre tour. Nous avons un LID au 26 mars 2007. Calcul: 365 jours divisé par 5 jours de moyenne par mois=73 mois
  • 73 mois d'attente divisé par 12 mois=6.08 ans.
  • Conclusion: le téléphone va sonné en aout ou septembre 2015.

Je ne sais pas trop comment prendre mon résultat. Je me promène entre le réalisme et le scepticisme. Nous aurons attendu notre fille 8 ans et demi. J'aurai 38 ans et Patric aura 43 ans. Notre fille va nous connaître avec les cheveux blancs. Je me suis peut-être trompée dans mon calcul, il y a peut-être une donnée que je n'ai pas prise en considération. Peut-être un déblocage des attributions, me dirait mon chum.

Peut-être que je devrais téléphoner à l'agence pour leur en parler. Considérant la facilité du calcul, je ne peux pas croire qu'ils ne l'ont jamais fait.

Je suis désolée pour les autres blogueurs, j'espère que je ne vous met pas à l'envers. Dite moi plutôt votre opinion sur mes calculs.

Patric vient d'arriver du travail, il me dit qu'il faut qu'on en parle, qu'on ne peut pas attendre jusqu'en 2015 avant d'être parent.

Geneviève

lundi 17 août 2009

S'en remettre tranquillement


Tranquillement, je me sens reprendre le dessus. Les derniers mois ont été durs, les dernières semaines immensément tristes. J'ai beaucoup pleuré, je pleure encore parfois, mais je sens que je vais m'en remettre. Paraît que le temps apaise toujours les blessures.


Comme c'est l'été et qu'il fait particulièrement beau, nous en profitons pour sortir beaucoup. Nous nous évadons. Nous sommes allés souvent au chalet familial. De plus, nous sommes sortis en ville pour profiter de tous les beaux événements que nous propose la ville de Québec. Nous avons fait une visite chez Benjo (un magnifique magasin de jouets) où j'ai enfin trouvé une poupée aux traits asiatiques pour Anais.

Nous avons passée une semaine de camping avant le retour au travail de Patric. Trois jours à Tadoussac avant de prendre de traversier pour Rimouski afin de visiter Ste-Luce-sur-mer et les jardins des métis.


J'ai revu mes médecins. Mon médecin de famille m'a donné un congé maladie jusqu'en septembre. Je vais la revoir le 31 août pour discuter de la suite. Je commence à m'imaginer retourner au travail en septembre, car physiquement je me sens mieux et ma concentration reviens pas à pas. Nous avons aussi revus la gynécologue. Ça nous a fait beaucoup de bien d'entendre la spécialiste faire le bilan médical de la grossesse et reconnaître la souffrance que nous vivons. Elle a passé plus d'une heure avec nous, ce que je trouve vraiment exceptionnel de la part d'un médecin spécialiste.

Nous avons ressenti beaucoup de solidarité et de sympathie à notre situation. Je remercie encore toutes les personnes qui nous ont témoigné du support que ce soit virtuellement ou verbalement. Je n'oublierai jamais tous les gens qui se sont déplacés pour l'enterrement de notre Emilianne. Ce fût un immense cadeau.

Depuis quelques jours, nous pensons très fort à la petite Rafaele, ses parents et grands-parents. Rafaele a une semaine et elle se bat très fort contre les ravages d'un virus dans son petit corps. Elle est aux soins intensifs de Ste-Justine, ses parents à son chevet. Rafaele est la fille de ma cousine Josianne, la petite fille de mon parrain et ma marraine. Ma tante Lorraine qui est venue m'aider à plusieurs reprises pendant que j'étais confinée à mon lit revit des grandes inquiétudes. Courage à tous.

Geneviève



mardi 11 août 2009

Mise à jour des liens

J'ai réalisé dernièrement que ma liste de liens vers d'autres blogues ou sites sur l'adoption n'était plus à jour. Je pense que certaines personnes de notre entourage l'utilisent pour visiter d'autres sites sur l'adoption. J'ai eu cette révélation quand une bonne amie m'a parlé du voyage de notre amie Danielle (Réglissoly) qu'elle suivait sur internet.

Amis blogueurs j'espère n'avoir oublié personne. Si c'est le cas, ne vous en faite pas car j'utilise plutôt le chemin de Québec-adoption pour vous visiter (d'ailleurs, ce lien est sur mon site et vous y découvrirai plein de blogues!).

Geneviève

samedi 1 août 2009

Encore merci


En ce premier août 2009, nous avons enterré notre petite fille Émilianne, morte née le 22 juillet de la même année.

Pour cette occasion une trentaine de personnes se sont déplacées pour faire leur dernier adieu à cette petite demoiselle tant désirée.

Nous voulons remercier particulièment le curé Gabriel Gingras de la paroisse de Charny qui a bien compris notre situation et qui a lu un texte qui reflète parfaitement notre état d'âme en ces circonstances particulières. Merci aussi à M. Garneau de la maison funéraire Claude Marcoux, qui a fait preuve d'une grande générosité en prenant en charge les frais de préparation de notre petite demoiselle. Il semblait très ému.

Merci à mon frère Éric, qui m'a permis de pleurer dans ses bras; à Caroline; Mégane, ma filleule de 18 mois; ma mère qui nous a beaucoup aidé; ma tante Lucette; ma tante Fernande; ma marraine tante Simone; René et Johanna (de passage à Québec et que j'adore).

Merci aux Grégoire. D'abord, aux beaux-parents: Hélène et Carol. Ma belle-mère a été d'une aide incroyable. Mon beau-père nous a aussi écris un beau petit mot. Merci.

Merci à Lorraine, la marraine à Geneviève qui, tout comme Emmanuelle, la soeur à Geneviève, sème du bonheur partout autour d'elle. Merci aussi à Gérald et Sébastien. Merci à Patsy (un petit bonheur elle-aussi) et Noël, d'une générosité sans limite. Merci à Lucille, Marie-Christine et Martin pour leur sympathie.

Merci à René, le cousin et presque frère à Geneviève pour sa présence. À Marc et Noella; merci pour vos bons mots. Un petit mot à Luc et Doris, vous nous avez fait chaud au coeur avec votre présent et votre sympathie.
Merci à nos amis, Annie (la meilleure amie qui soit) et Patrick pour votre amitié (15-2, 15-4, 15-6, 7-8-9, 10-11-12; c'est le plus que je peux faire au cribb). Merci à Marie-Laure et Jean-Lou et leur incroyable famille de surdoués pour avoir été présents en cette journée. Merci à Catherine (merci pour tes bons conseils) et Dannick.

Cette étonnante preuve d'amour et de sympathie nous a énormément touchée.

Nous tenons a remercier tous ceux qui se sont déplacés et qui nous ont soutenus dans cette épreuve et à tous ceux qui, faute de savoir ou demeurant trop loin, nous ont soutenus aussi.

Le bonheur est toujours près de nous, il s'agit seulement de le saisir.

Patric


P-S: Cette photo témoigne de l'amour de nos proches et de la mémoire d'Émilianne.