Pierre au rein et cicatrice: souvenir d'une évaluation psychosociale.

C'est en cette journée de l'anniveraire de notre 11ème mois d'attente que nous nous remémorions tout ce qui entourait cette première étape de la préparation de notre dossier d'adoption.

L'évaluation psychosociale a été vécue chez nous comme un facteur de stress. Pour de futurs parents qui espèrent l'arrivée d'une petite fille qui viendra fonder la famille tant espérée, l'enjeu est de taille.

Dans un évaluation de ce genre, il ne faut pas mentir, ni trop en dire. C'est ce qu'on s'était dit au début, mais nous avons opté pour une toute autre stratégie: tout dire, absolument tout.

En fait, quand on a rien à cacher, c'est beaucoup plus facile. Et les sujets plus délicats, surtout en ce qui concerne la mort de mon père, cela ne posait pas problème. Tout a été mâché et remâché. J'étais rendu au bout de mes réflexions et pleinement serein.

Malgré cela, en préparation à cette rencontre, j'ai relu plusieurs fois les photocopies du questionnaire interminable qui relatait ma vie et toutes les relations entretenues avec Geneviève, ma famille et mes amis.

Il faut dire qu'un cousin qui avait adopté par deux fois m'avait mentionné qu'il s'agissait d'une épreuve, d'une rencontre difficile. Je me suis alors imaginé la travailleuse sociale, du moins pendant quelques secondes, sous la forme de Cruella, la fameuse matrone à la coiffure mouffetté qui avait pris en chasse les 101 dalmatiens.

Alors, c'est dans cette optique que j'ai abordé cette journée de la première rencontre avec la travailleuse sociale. Geneviève, travailleuse sociale elle-aussi, connaissait déjà les questions qui nous seraient posées, mais en cette fameuse journée, vraiment rien ne pouvait nous apaiser. En matinée, Geneviève s'était coupé un peu en haut du genou lors d'une sortie maladroite de la douche; signe d'un peu de nervosité. Une petite cicatrice qui, d'ailleurs, ne semble pas vouloir s'effacer.

Et moi, je n'étais pas en grande forme, un mal de dos me triturait le côté droit. Je n'étais pas très solide, ni physiquement, ni mentalement. La veille, Geneviève avait opté pour l'insomnie et moi pour un autre lit.

Ce fameux mal de dos s'est avéré trois jours plus tard être une pierre au rein; une pierre de 2 millimètres de grosseur qui m'a fait énormément souffrir. L'infirmière a déclaré tout bonnement que c'était plus souffrant qu'un accouchement. J'aurai alors vécu, par défaut, un peu de la souffrance de la maternité. Un peu ironique pour un couple en plein évaluation parentale.

Revenons à cette fameuse journée. À son arrivée, La travailleuse sociale était tout à fait charmante. Elle a fait un boulot du tonnerre en posant les bonnes questions et en écoutant d'une oreille très attentive. Merci beaucoup.

J'aimerais aussi lire vos propres anécdotes liées à la préparation de votre dossier. Tout le monde à sa petite histoire. Voilà, c'était la nôtre.

Patric et Geneviève