Aujourd’hui, ça fait un an qu’on t’attend. Petite puce, le parcours jusqu’à toi aura été long. Il a débuté par une mauvaise nouvelle, une fin du monde, ma fin du monde. Le constat que nous ne pourrions pas avoir d’enfant biologique. Nous avons eu de grandes questions qui demeureront probablement pour toujours sans réponse. La seule chose qui a alors été claire, c’est que nous voulions une famille et que l’adoption internationale était le choix avec lequel nous nous sentions tous les deux le plus à l’aise. Nous avons dû attendre plus d’un an avant de monter notre dossier. Maman était trop jeune pour les critères chinois d’adoption. Alors, parfois, j’ai l’impression de t’attendre depuis déjà plus de deux ans.
Aujourd’hui, j’ai la conviction que l’adoption internationale est notre destinée. J’avais toujours été fascinée par le sujet. Je lisais toujours tous les documents qui me passaient sous la main à ce sujet (étant travailleuse sociale, il y en a eu plusieurs). J’ai travaillé avec les familles d’accueil d’ici, ce qui m’a familiarisé avec le vécu des enfants. Pour des raisons bien personnelles, je n’ai jamais voulu adopter au Québec. Je fais attention à mon petit cœur. J’ai souvent dit à des parents d’accueil, que leur rôle auprès des enfants n’étaient pas un droit, mais un privilège. Je le pense encore aujourd’hui. La Chine nous fera le plus grand des privilèges en nous confiant un de ses enfants.
Dans notre entourage, nous avions un seul exemple d’adoption internationale. Nous trouvions tellement belle l’histoire de Cécilia (qui a la même date d’anniversaire que moi) et de Lucas que nous étions impressionnés par ces enfants et leurs parents, Pierrot et Ryna, qui ont passé par des étapes douloureuses avant d’opter pour l’adoption.
Je pense aussi que nous avions les valeurs d’ouverture et de partage nécessaires pour concrétiser un projet d’adoption. De plus, je constate que nous avons aussi beaucoup de patience !
Aujourd’hui, j’ai la conviction que j’aurai eu deux vies. Ma vie avant notre adoption et ma vie après. Pour une raison ridicule, que je ne vous dévoilerais sûrement pas sur un blog, j’ai longtemps eu peur de mourir à trente ans. Non, je ne suis pas mort à trente ans, mais ma vie allait complètement changer. C’est à trente ans que notre dossier est parti pour la Chine et que l’adoption est devenue le plus grand souhait de ma vie.
C’est bizarre, je pense à ce que je vais écrire dans ce billet depuis plusieurs jours et je passe actuellement complètement à côté de ce que j’avais prévu vous dire. Je voulais vous parler de notre vécu pendant cette première année d’attente. Rapporter que nous avions pleurer lorsque nous avons connu notre date officielle d’attente (LID). On se disait, maintenant les chinois savent qu’on existe et qu’on veut adopter. Notre histoire est sur le bureau d’un fonctionnaire chinois qui fera par un obscur moyen, un pairage entre nous et notre petite fille.
Nous nous sommes dit, il faut s’occuper toute l’année. Nous devons passer cette année à faire d’autre chose pour ne pas y penser. Après un an, nous commencerons les préparatifs pour la venue de notre petite fille. Au cours de cette dernière année, nous avons tout de même souvent parlé d’elle. Lors d’un voyage en Nouvelle-Écosse, cet été, nous avons acheté un premier cadeau pour elle. Par hasard, dans une boutique d’artisanat, nous avons tous les deux été interpellés par une courtepointe en pandas. Nous étions si heureux d’avoir acheté quelque chose pour elle.
Puis, nous avons découvert, par pur hasard, les blogs. Au début, nous étions pratiquement euphoriques. Les blogs nous ont permis d’avoir un contact avec d’autres personnes en attente. Maintenant, ils nous permettent d’avoir un quelque chose de concret sur notre adoption.
Grâce aux blogs, nous avons pu se faire des amis eux aussi en attente. Nous avons rencontré Marie-France et Francis qui ont la même date d’attente que nous. Enfin, nous ne sommes plus des extra-terrestres dans notre univers. Ça fait un bien fou ! Vendredi, ils viendrons chez nous pour fêter cet anniversaire unique en son genre.
Nous étions destiné à l’adoption internationale parce que nous avons le cœur assez grand pour accueillir un enfant venu d’ailleurs. Quand tu seras avec nous, petite puce de Chine, nous oublierons ce qui nous différencie et nous ne verrons que ce qui nous unis.
